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Le volontarisme du transfert modal : sympathique mais illusoire

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  • Le volontarisme du transfert modal : sympathique mais illusoire

    L'obscession du tansfert modal pour les biens cache mal la faillite des modes alternatifs.
    L'insuffisance d'analyse de l'activité économique et de ses besoins aboutit à des préconisations qui demeurent théoriques.
    Comment aboutir à un changement significatif des parts modales?

    Un certain nombre de conditions divent être satisfaites:
    • par la puissance publique (UE et pouvoirs publics français):
      • créer un environnement favorable à travers l'équité concurrntielle: chaque mode doit payer ce qu'il coûte: coûts économiques et coûts environnementaux.
      • ne pas encourager l'usage du transport routier: le 44 tonnes et les gigaliners,
      • adopter un plan Rail 2025 après un grand débat national qui doit inclure la politique de stransports et la conséquence des installations et infrastructures en fonction de la politique retenue;
      • démultiplier le Grenelle au niveau des Régions;
      • recourir au marché du carbone: afficahge du contenu de CO2 de chaque prestation de transport et mettre en oeuvre la taxe carbone ou des quitas de permis à polluer.
    • par les opérateurs ferroviaires:
      • mettre en oeuvre avec détermination une synergie sur un territoire entre deux systèmes d'organisation qui obéissent à deux logiques distinctes: l'organisation qui achemine les flux densifiés, celle des axes principaux au coeur d'une offre recentrée, fiabilisée et productive à rendements croissants et celle des organisations de proximité, plus ramifiées en osmose avec le tissu local des tinées à drainer les envois et les flux moins denses, à organiser la massification vers les axes lourds (opérateurs ferroviaires de proximité);
      • avoir une vision du transport combiné qui repose en ne les opposant pas le transports combiné classique (voies de progrès à mettre en place) et les autoroutes ferroviaires (refondation) associant au capital de ces dernières les transporteurs routiers,
      • viser la taille européenne par l'intégration avec des opérateurs européens,
      • profiter des opportunités de croissance sur des niches nouvelles: le fret à grande vitesse et la logistique urbaine qui doit ouvrir les portes de la ville.

  • #2
    Bonjour,

    hier dans l'émission "Riposte" sur France 5 (animée par Serge Moatti), lors d'un échange entre le représentant du PS (je n'ai pas retenu son nom) et celui de l'UMP (Mr Devedjian) à propos du développement du fret ferroviaire, ce dernier à clairement pris position en faveur de la route qui selon lui génère environ 60000 emplois contre 10 à 15000 pour le fret ferroviaire ajoutant que tout report modal entraînerait une hausse du nombre de chômeurs.
    Vive le thermique...et les 6500!

    Commentaire


    • #3
      Il a surtout pris position pour 60000 emplois routiers contre 15000 emplois ferroviaires... C'est crû, froid, cynique mais c'est aussi une vérité à prendre en compte.
      @+
      Nicolas

      Commentaire


      • #4
        Il a malheureusement raison... C'est un des points que j'ai souvent souligné dans les discussions sur le fret ferroviaire : en période de crise aucun gouvernement ne se risquera à prendre des mesures cohercitives (les seules vraiment efficaces!) contre la route, le prix à payer en terme d'emplois, de rentrées fiscales et de pouvoir d'achat serait trop lourd et impopulaire, et ce en dehors de tout problème lobbyiste.
        Vive le thermique...et les 6500!

        Commentaire


        • #5
          Bonjour,

          Je veux bien croire que le routier génère plus d'emplois que le ferroviaire, dont la productivité est donc supérieure .

          Cela dit, j'ai souvenir d'une étude dans les années 1990 selon laquelle 75 % du trafic routier se faisait sur des distances inférieures à 100 km, où le rail n'est même pas pertinent dans nombre de cas.

          Maintenant, si cela est vrai globalement, je suppose que des marchés offrent au rail toute sa chance, pas nécessairement sur du longue distance. Cela pose donc le problème de la massification des flux, avec des pôles de regroupement / éclatement.

          Sauf erreur, c'était l'un des arguments du transport combiné, à une époque où l'expression de "développement durable" était au stade infra-pré-embryonnaire. Et pourtant, ce concept a pris un sacré coup.

          Patrick

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          • #6
            Bonjour

            Faire le compte brut des emplois ne rime à rien car, comme le fait remarquer Patrick, les deux modes de transport n'entrent pas en concurrence sur tous les créneaux. Et il ne s'agit pas de passer au tout ferroviaire (impensable), mais repenser le maillage des territoires de manière intelligente, en utilisant chaque mode de transport là où il est le plus pertinent :

            * le ferroviaire pour les flux massifs à longue distance et acheminement rapide
            * le fluvial (on l'oublie souvent...) pour les flux massifs à faible valeur ajoutée, et pour lesquels les délais ne sont pas forcément très importants (et surtout : pour les zones qui sont accessibles à ce mode)
            * le routier pour un maillage fin aux extrémités des dessertes ferroviaires ou fluviales, là où des opérateurs ferroviaires de proximité ne se justifient pas.

            Après, tout est question de courage et de volonté politique, comme indiqué dans le premier message... C'est le choix entre 45000 emplois (au maximum l'écart entre les deux chiffres cités plus haut, bien que si l'on prend en considération les aspects ci-dessus, c'est sûrement bien moins que cela...) et un environnement de plus en plus dégradé, sans compter les conséquences sur la santé humaine de plus en plus importantes...

            Un autre facteur qu'il ne faut pas oublier dans l'aspect purement économique, n'en déplaise à Mr Devedjian (et sans vouloir paraître trop "clochardier") : la continuation du développement du transport routier ne se fera pas en faveur de l'emploi national... mais plutôt par le biais d'entreprises basées dans les pays à bas coût, employant des chauffeurs issus de ces mêmes pays...

            Favoriser le transport routier au nom de l'emploi local me semble un leurre qui n'est à peine valable qu'à très court terme (malheureusement celui sur lequel la plupart de nos dirigeants réagissent, élections obligent...) Ce qui n'est sûrement pas le cas pour le ferroviaire, le suivi administratif et légal des opérateurs ferroviaires étant très nettement plus strict (même s'il n'est pas encore parfait, certes...) que celui exercé sur les entreprises de transport routier : le risque de voir débarquer des opérateurs low cost reste malgré tout très minime.

            Salut !
            "Ne demande pas ce que ton pays peut faire pour toi, demande ce que tu peux faire pour ton pays"
            J.F. Kennedy

            Commentaire


            • #7
              Salut!

              Je n'attendais pas des idées révolutionnaires de la part de devedjian, mais là c'est magnifique... Il a au moins le mérite de parler franchement et de ne pas endormir le monde avec des discours fumeux sauce développement durable/grenelle de l'environnement...

              Combien d'emplois supprimés dans le fret ferroviaire depuis 2000?

              Jusque là on savait que le fret ferroviaire ne marchait pas en France à cause des cheminots qui refusaient de travailler plus pour gagner moins, on a maintenant une autre bonne raison de se résoudre au déclin: un train s'éteint, 10 routiers s'éveillent, sauvons la croissance, vive les camions...

              @+
              "Si l'on ne croit pas à la liberté d'expression pour les gens qu'on méprise, on n'y croit pas du tout."
              Noam Chomsky

              Commentaire


              • #8
                Salut,

                vos réflexions sont très pertinentes, mais je précsierait deux choses :

                le routier pour un maillage fin aux extrémités des dessertes ferroviaires ou fluviales, là où des opérateurs ferroviaires de proximité ne se justifient pas.
                Le problème c'est la rupture de charge, qui aujourd'hui n'est plus acceptée par beaucoup de chargeurs. En effet, on augmente les risques de retard, d'avarie de la cargaison ainsi que les coûts.

                la continuation du développement du transport routier ne se fera pas en faveur de l'emploi national... mais plutôt par le biais d'entreprises basées dans les pays à bas coût, employant des chauffeurs issus de ces mêmes pays...
                Oui pour les grosses boîtes (Dantressangle, Willy Betz et d'autres le font déjà), non pour les "artisans" qui représentent un pourcentage non négligeable du transport routier français (je dois dire que je n'ai plus le chiffre en tête, mais c'était près de la moitié).

                Ce qui n'est sûrement pas le cas pour le ferroviaire, le suivi administratif et légal des opérateurs ferroviaires étant très nettement plus strict (même s'il n'est pas encore parfait, certes...) que celui exercé sur les entreprises de transport routier : le risque de voir débarquer des opérateurs low cost reste malgré tout très minime.
                Alors là, je ne serais pas aussi catégorique que toi : le troisième paquet ferroviaire prévoit une license de conducteur européen et les mécanos des pays de l'est ne tarderont pas à débarquer chez les privés et pourquoi pas l'opérateur historique, il suffira de créer des filiales "ECR Bulgaria", "SNCF Roumanie" ou "Véolia Poland" et le tour sera joué. Cà s'est produit dans le transport maritime puis aérien et routier, çà a d'ailleurs en partie fait leur force, aucune raison que le rail n'y échappe.
                Vive le thermique...et les 6500!

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                • #9
                  Envoyé par JULIEN Voir le message

                  Combien d'emplois supprimés dans le fret ferroviaire depuis 2000?
                  en allant plus loin : combien d'emplois supprimés à la SNCF depuis 1945 ??

                  si la caisse de retraite SNCF est exsangue, on le doit à la politique de "restructuration, fercamisation, coordination, rationalisation, etc." qui a fait fermer des milliers de Kms de lignes, des centaines de gares, dépôts, triages, etc.

                  il y a une donnée dont je n'arrive pas à avoir confirmation :
                  dans l'immédiat après-guerre, le gouvernement de coalition socialo-communiste "aurait" (j'utilise bien le conditionnel !) diminué les taxes sur le gas-oil de 50 %, pour aider au redémarrage du transport... routier !

                  si quelqu'un peut infirmer ou confirmer ???

                  belle façon de remercier les cheminots qui ont parfois payé de leur vie leur engagement envers la France et sa population... il suffit de lire les listes de noms des cheminots "morts pour la France" sur les monuments aux morts dans les gares : c'est édifiant !
                  SNCF = TITANIC !

                  Commentaire


                  • #10
                    Video visible ici: Vidéos - Ripostes - France 5 minute 34...

                    Pas très intéressant, "300000 emplois pour la route, 14000 pour le ferroviaire", encore faudrait-il savoir d'où sortent ces chiffres et à quoi ils correspondent, ce qui n'est pas le cas ici donc ça ne veut strictement rien dire...

                    "Si l'on ne croit pas à la liberté d'expression pour les gens qu'on méprise, on n'y croit pas du tout."
                    Noam Chomsky

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                    • #11
                      Bonjour

                      Il faut savoir que Dentressangle a bati son empire grâce au tractionnariat. A l'époque ils fournissait le parc de remorques ce qui ne coûte pas grand chose. Et le tractionnaire fournissait la traction et bien souvent le tracteur. Bien entendu l'entreprise mére faisait miroiter des gains importants, des achats de camions a pruix dentressangle éventuellement il fournissait la caution pour le crédit. Ainsi s'est créer tout un corp de faux artisans, qui n'étaient en fait que des esclaves de la maison mére, car bien entendu en cas de surcharge, de dépassement du temps de conduite c'était le tractionnaire qui était impliqué.
                      L'entreprise grandissant, le besoin d'image se faisant sentir, les gréves de chauffeurs avec barrage, le leitmotiv de la résorption du tractionnariat fit que la dite entreprise devint le chevalier blanc du secteur et prit la tête de la croisade. Ce qui permettait de couper l'herbe sous le pied de celles qui avaient voulues lui emboîter le pas.
                      L'entreprise se créa donc une image d'entreprise intégrée, depuis quelques années est- la menace veant de l' Est Willy betz & co, il semble qu'elle fasse marche arrrière et qu'elle propose à ses chauffeur sde de devenir artisans.
                      Cela marchera toujours car beaucoup de chauffeurs croient encore au mythe de la liberté sur la route...

                      Dans les année quatre vingt ayant eu à travailler avec un ancien patron de l'affrétement GEFCO, il nous avait développé sa technique. Prendre une dizaine d'artisans, les faire travailler voir ceux qui étaient les plus capables, les payer relativement bien, accompagner leur croissance, arriver à représenter 80% de leur charge de travail et les mettre en concurrence avec d'autres. Le gars coincé avec du matos était bien obligé de céder au diktat du donneur d'ordre, s'il n'obtempérait pas il n'avait plus qu'à mettre la clef sous le paillasson.

                      Commentaire


                      • #12
                        RE

                        Quant aux propos de Devedjan, il sont comme toujours provocateurs, économiquement à côté de la plaque, et démagogique vis à vis des routiers. Compte tenu de la crise que traverse le pavillon routier français ce n'est pas ça qui sauvera des emplois.

                        Commentaire


                        • #13
                          Re...

                          Envoyé par Alexis Voir le message
                          Oui pour les grosses boîtes (Dantressangle, Willy Betz et d'autres le font déjà), non pour les "artisans" qui représentent un pourcentage non négligeable du transport routier français (je dois dire que je n'ai plus le chiffre en tête, mais c'était près de la moitié).
                          Oui... mais cela démontre bien qu'il faut relativiser largement les chiffres mis en balance pour faire peur quant aux pertes d'emploi dans le secteur routier consécutives à un report modal... Si l'on considère que 50% seulement des emplois peuvent partir à l'étranger, ça ne fait donc plus qu'environ 15 000 à 20 000 emplois à sauvegarder, soit le même niveau que le chiffre annoncé côté rail.

                          La seule chose qui pourrait ensuite être mis en balance sont les emplois indirects générés dans la production et la maintenance des véhicules de transport routier, lesquels emplois sont très nettement plus nombreux que dans le ferroviaire à périmètre égal.


                          Envoyé par Alexis Voir le message
                          Alors là, je ne serais pas aussi catégorique que toi : le troisième paquet ferroviaire prévoit une license de conducteur européen et les mécanos des pays de l'est ne tarderont pas à débarquer chez les privés et pourquoi pas l'opérateur historique, il suffira de créer des filiales "ECR Bulgaria", "SNCF Roumanie" ou "Véolia Poland" et le tour sera joué. Cà s'est produit dans le transport maritime puis aérien et routier, çà a d'ailleurs en partie fait leur force, aucune raison que le rail n'y échappe.
                          Certes, on peut imaginer le scénario que tu indiques... sauf que chacun sait les libertés avec la loi que prennent de nombreux transporteurs routiers sans que des sanctions dissuasives ne surviennent, et connaissant en plus la faible chance de se faire "prendre par la patrouille". Côté ferroviaire, il y a généralement une deuxième chance (sauf infraction très grave), mais pas de troisième avant retrait du certificat de sécurité, lequel retrait signifie la cessation immédiate de toute activité...

                          Salut !
                          "Ne demande pas ce que ton pays peut faire pour toi, demande ce que tu peux faire pour ton pays"
                          J.F. Kennedy

                          Commentaire


                          • #14
                            Si ma voiture ne consommait pas 20 litres en ville , j'en viendrais presque à espérer le retour du baril à des prix astronomiques

                            Seul moyen de revenir en arrière , et de mettre fin à certaines inepties permises par un transport routier bon marché

                            Par exemple : des pommes de terres cueillies en Allemagne , épluchées et conditionnées en Italie (main d'oeuvre meilleur marché) , puis revendues sous-vide à qqes Km de leur lieu de production

                            Et les exemples sont légion.......

                            @+
                            Faites l'amour , pas la grêve......

                            Commentaire


                            • #15
                              Re,

                              Côté ferroviaire, il y a généralement une deuxième chance (sauf infraction très grave), mais pas de troisième avant retrait du certificat de sécurité, lequel retrait signifie la cessation immédiate de toute activité...
                              Oh, mais la sécurité ne sera pas assurée de manière dégradée par des cheminots étrangers. Que je sache les marins philippins et officiers de marine russes ou ukrainiens ne coulent pas plus de navires que les quelques occidentaux restant dans la profession et je ne crois pas que les routiers portugais ou bulgares aient proportionnellement plus d'accidents que les français (là, je parle en connaissance de cause ayant bossé dans l'assistance PL). Il n'y a, là aussi aucune raison que le ferroviaire échappe à la règle, ils feront le même boulot, dans les même conditions de sécurité que les français... pour moitié moins cher! Il est dangereux de penser que parce qu'ils sont moins payé, ils sont moins compétents!
                              Vive le thermique...et les 6500!

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